Un cas de cession mouvementée : les chips Sibell échappent à un rachat frauduleux

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Fondée en 1988 par Charles Benkemoun et installée à Aubagne, l’entreprise Delichips, a été rebaptisée Sibell en 2002. Elle fut la première à utiliser de l’huile de tournesol, des herbes de Provence et du sel de Camargue pour la fabrication de ses chips.

Propriété de la holding familiale marseillaise Holfimer depuis 2003, Sibell a fait l’acquisition en 2014 de l’usine Celigueta dans le pays basque espagnol. Charles Benkemoun s’est aussi rapproché du spécialiste français des produits apéritifs Snacks en 2015. Enfin, en novembre 2016, Sibell a racheté le marché au gros d’Aubagne pour en faire son entrepôt logistique, toujours dans une logique de développement très dynamique.

Début 2019, cette PME familiale employait plus de 140 salariés pour une production de quelque 7 500 tonnes de chips et un CA de l’ordre de 29M€.

3 années dans le rouge, une cession, pas de paiement

Mais après trois exercices déficitaires consécutifs à partir de 2015 et un passif oscillant entre 7 et 8 millions d’euros, la holding Holfimer a dû se résoudre à une opération immobilière sur son bâtiment principal pour récupérer de l’argent frais.

C’est à ce moment-là qu’est entré en jeu un repreneur qui proposait tout simplement de racheter la société ainsi que son usine en Espagne. Le projet a séduit les actionnaires qui ont alors accepté de vendre. Avec cette opération, Gilles Benkemoun, directeur général de Sibell espérait aussi faire entrer plusieurs millions d’euros en vue d’assainir la situation de l’entreprise sur le plan comptable.

Hélas, rien ne s’est déroulé comme prévu. « Nous n’avons jamais reçu l’argent », confie le dirigeant au média économique local Gomet’. Face à la situation, Holfimer a même déposé une plainte pour faux et usage de faux, auprès du Procureur de la République de Marseille.

Redressement judiciaire et vente annulée

Au même moment, un malheur n’arrivant jamais seul, un fournisseur parmi d’autres à qui Sibell devait encore de l’argent a également saisi le Tribunal de Commerce de Marseille. Sibell a donc finalement été placée en redressement judiciaire.

L’ancien dirigeant ne s’est y pas opposé, sa motivation première étant de geler la situation suite à la non-réception des fonds promis pour la vente, par crainte surtout de voir un acquéreur mal-intentionné se servir dans les caisses. Cette démarche a finalement permis l’annulation par le Tribunal de Commerce de la vente de l’entreprise et de son usine espagnole en mars 2019.

L’acquéreur présentait un pédigrée inquiétant

D’après Frédéric Avazeri, l’administrateur judiciaire nommé par le Tribunal de Commerce, l’identification de zones d’ombre dans l’historique de l’acquéreur laissait planer des doutes sérieux sur son honnêteté.

De ce fait, il a estimé ne pouvoir faire confiance au nouvel actionnaire – désormais écarté après l’annulation de la vente – pas plus qu’au dirigeant qu’il avait mis en place. Ce dernier faisait en effet l’objet d’une condamnation pour abus de biens selon les écrits des magistrats.

Qu’aurait pu faire Holfimer pour éviter à Sibell cette situation périlleuse ?

Avant de signer quoi que ce soit avec l’acquéreur, les dirigeants auraient dû mener une due diligence d’intégrité afin d’accéder à un profil complet de l’entreprise acheteuse et de ses dirigeants. Cette due diligence aurait immédiatement mis en exergue des éléments factuels et probants de nature à remettre en question la vente de Sibell.

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Lire aussi : Rachat d’entreprise : l’importance de réaliser une due diligence anticorruption avant l’acquisition

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