SNC-Lavalin, l’un des plus importants groupes d’ingénierie et de construction au monde, basé à Montréal (Canada), fait face à des accusations de fraude et de corruption selon lesquelles entre 2001 et 2011, d’anciens dirigeants auraient payé des pots-de-vin pour obtenir des contrats en Libye sous le régime de Mouammar Kadhafi.
Ce n’est pas la première fois que SNC-Lavalin fait face à de telles allégations. Radio Canada a résumé l’ensemble des affaires dans une timeline soignée et tout à fait significative que nous vous invitons à consulter ici
L’entreprise espérait négocier un règlement avec le gouvernement fédéral canadien, ce qui aurait entraîné le paiement d’une amende, mais n’aurait pas donné lieu à une condamnation pénale.
Cependant, toutes les tentatives ont échoué. Son PDG, Neil Bruce, a déclaré récemment dans une interview accordée à BNN Bloomberg TV à Montréal : « Cela affaiblit notre position en tant qu’entreprise parce que nos concurrents l’utilisent impitoyablement contre nous, et ce, depuis six ans. Nous savons que nous avons perdu un certain nombre de contrats, probablement plus de 5 milliards de dollars canadiens, parce que les clients ne prendront finalement pas le risque de choisir SNC-Lavalin ».
Même si l’entité SNC-Lavalin, en tant que groupe, n’a pas encore été reconnu coupable de quoi que ce soit dans ce dossier au jour d’aujourd’hui, des menaces majeures pèsent, qui nuisent sérieusement à son image internationale. Du fait de ces allégations de corruption, le groupe a en effet subi d’importantes atteintes à sa réputation au cours des dernières années. Les rappels constants des méfaits supposés de l’entreprise ont ébranlé la renommée de groupe. Elles ont même généré des rumeurs selon lesquelles l’entreprise pourrait être dissoute dans un proche avenir.
La presse négative et la poursuite des mesures d’application de la loi ont ainsi nui à sa crédibilité et à ses perspectives commerciales.
En mai 2019, le Groupe SNC-Lavalin inc. a annoncé qu’il se retirait de ses activités dans 15 pays après avoir enregistré une perte trimestrielle surprise dans son unité d’ingénierie et de construction, ramenant ainsi son cours à son plus bas niveau depuis 10 ans.
Plus inquiétant encore, même si l’affaire a pris du temps, un juge a récemment statué qu’il y avait suffisamment de preuves pour renvoyer l’affaire devant les tribunaux. Une condamnation pénale empêcherait l’entreprise, qui est l’un des principaux employeurs privés du Canada, de conclure tout contrat public sur une période de 10 ans. Cela menacerait alors sérieusement l’avenir économique du groupe puisque le Canada représente l’un de ses principaux marchés avec les États-Unis, le Royaume-Uni, le Moyen-Orient, Hong Kong et l’Australie.
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