Depuis son arrivée au pouvoir en 2014, le Premier Ministre indien Narendra Modi s’est notamment fixé pour objectif de faire entrer l’Inde dans le top 50 des pays où il fait bon faire des affaires. Son gouvernement a par exemple mis en place un nouveau régime national de taxe sur les ventes, comparable à une sorte de TVA, qui a facilité la circulation des biens entre états à travers le pays. Il a également mis l’accent sur la numérisation de l’économie avec un effet direct sur la corruption, rendue de fait plus difficile par la traçabilité des transactions. Cela a permis à l’Inde de grimper de 23 places dans le classement « Ease of Doing Business 2019 » de la Banque mondiale, pour atteindre le rang 77 sur 190 pays étudiés.
Cependant, les efforts de M. Modi pour lutter contre la corruption et permettre à l’Inde de se hisser dans le top 50 engendre fatalement des dommages collatéraux. Ceux-ci pourraient même freiner ses plans visant à accélérer le développement du secteur marchand dans la troisième plus grande économie d’Asie. En effet, dans un récent sondage mené fin 2018 en Inde par le cabinet d’avocats Baker McKenzie auprès d’un échantillon de dirigeants (grands groupes et entreprises de taille intermédiaire), la conformité et la veille réglementaire sont identifiées comme le plus grand défi macroéconomique auquel font face les entreprises indiennes. Les chefs d’entreprise ont même estimé que c’est dans ce domaine que l’augmentation des coûts sera la plus importante au cours des deux prochaines années.
Selon Mini vandePol, présidente du groupe « conformité et enquêtes » pour l’Asie Pacifique chez Baker McKenzie à New Delhi, les entreprises, peu importe leur nationalité, doivent maintenant investir « de vrais dollars et de vraies ressources » pour assurer leur conformité. Il ne suffit plus d’annoncer que l’entreprise est conforme selon la législation du pays où se trouve le siège social. Elle doit l’être sur l’ensemble des pays où elle fait des affaires. C’est donc clairement devenu le problème n°1 à résoudre pour les entreprises indiennes, surpassant au classement les défis technologiques, la pression sur les coûts ou encore l’incertitude économique. « C’est une tendance qui commence à modifier fondamentalement la prise de décisions commerciales » conclut Mini VandePol.
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Bloomberg : Regulatory Cost Weighs on India’s CEOs as Modi Fights Corruption
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