Pascobois est une PME de 22 personnes créée en 1998 à Saint-Pierre-sur-Dives (Calvados) par Pascal Lerévérend. Elle s’est très tôt spécialisée sur le marché porteur des constructions en bois comme les maisons, les extensions, les abris de jardin ou encore les grands bâtiments de type hangar ou entrepôt.
Cette PME s’est développée au fil des ans, s’adaptant aux différentes normes énergétiques en vigueur. Selon son dirigeant, cela faisait 22 ans que Pascobois n’avait jamais connu de difficultés particulières, développant et entretenant une clientèle fidèle grâce à son savoir-faire et à sa notoriété croissante. En 2001, elle a déménagé son activité à Saint-Julien-le-Faucon, dans un atelier de 700 m² auquel s’est ajoutée une extension de 600 m² réalisée en 2007.
Mais, courant 2019, le vent a tourné lorsqu’un de ses revendeurs stratégiques, représentant 40% de son chiffre d’affaires, aurait commis des « indélicatesses ». Pascobois a décidé de se laisser placer en redressement judiciaire en novembre 2019 pour éviter la faillite, sur les conseils de ses avocats et comptables.
Pour bien comprendre, Pascobois travaille avec différents revendeurs en Normandie et dans tout le Nord-Ouest. Ces antennes commerciales lui permettent de présenter efficacement sa gamme de construction et donc d’étendre son potentiel de ventes dans la région Nord. Pascal Lerévérend se rend parfois sur le secteur concerné pour traiter les contacts en direct, « mais ce n’est pas aussi efficace que d’avoir un showroom et un commercial sur place ». C’est donc tout bénéfice pour cette PME lorsque ce réseau d’apporteurs d’affaires fonctionne bien.
En revanche, cela peut vite devenir dramatique quand l’un de ces partenaires stratégiques ne respecte plus les règles du jeu. C’est ce qui s’est a priori passé pour cette PME : l’un des revendeurs, situé en dehors du Calvados, est tout simplement soupçonné d’avoir escroqué Pascobois. D’après son dirigeant, qui a porté plainte, la perte estimée pour l’entreprise serait de 300 000 €. Un chiffre conséquent lorsque l’on sait que l’année 2018 a été difficile pour les finances de cette petite entreprise.
Il reste encore des chantiers Pascobois en cours sur la zone concernée, mais ils vont se terminer dans les prochaines semaines. Du fait de cette mauvaise passe, il risque d’y avoir une chute du chiffre d’affaires dans les mois à venir car, outre la défection du revendeur, certains clients et prospects s’inquiètent naturellement de la pérennité de l’entreprise.
La procédure judiciaire avec le supposé escroc s’annonce longue et encore indécise. Pascal Lerévérend « étudie la possibilité d’un plan social » mais il ignore combien de salariés seraient concernés. Il n’a pas non plus de visibilité sur le calendrier de la procédure. Pour l’instant lui et ses équipes font le maximum auprès des clients et futurs clients pour maintenir l’entreprise à flot, et ils continuent à travailler sur de nouvelles solutions techniques pour leurs produits. Pascal Lerévérend vient aussi de gagner un important marché de sous-traitance avec un grand acteur du BTP. C’est une preuve de confiance dans sa bonne réputation mais rien n’est encore gagné.
Un intermédiaire représentant 40% du chiffre d’affaires doit être surveillé comme le lait sur le feu, c’est-à-dire avec une plus grande vigilance. Tout problème survenant avec ce dernier peut en effet se révéler fatal pour une PME comme Pascobois. La première étape est donc d’identifier ces tiers à risque selon des critères comme le CA généré, l’enjeu du contrat, ou la rareté voire l’exclusivité de l’offre par exemple. Dans un second temps, il convient de procéder régulièrement à l’évaluation de leur intégrité (réputation, risque, conformité…). Comme le démontre encore ce cas, c’est un levier à activer en priorité pour déceler et anticiper les risques encourus avec chaque partenaire.
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