Etudes et sondages

La criminalité financière coûterait 1,45 trillion de dollars par an à l’économie mondiale

Revealing the true cost of financial crime – Thomson Reuters – 2018

Selon le dernier rapport de Refinitiv (*), les crimes financiers coûtent chaque année 1,45 trillion $ à l’économie mondiale.

6 points clés permettent de mettre en évidence l’ampleur du phénomène

  • 59 % de l’ensemble des crimes financiers détectés ont été commis à l’intérieur des entreprises.
  • 41% des sondés indiquent ne jamais avoir évalué leurs distributeurs, leurs fournisseurs ou leurs autres partenaires directs, ce qui révèle une nette insuffisance dans les process des entreprises
  • 9% des organisations ont contracté avec plus de 10 000 vendeurs, fournisseurs ou partenaires tiers au cours des 12 derniers mois. Cela démontre l’ampleur du défi pour ces dernières.
  • 3,1% du chiffre d’affaires des organisations de 19 pays est consacré à la lutte contre la criminalité financière. Cela inclut la corruption, le blanchiment, la fraude, le vol, la cybercriminalité et la traite des humains.
  • 0,5 % de l’ensemble des transactions financières examinées par les bataillons de « compliance officers » du secteur bancaire ont donné lieu à une enquête pénale.
  • L’efficacité des efforts déployés n’est pas à la hauteur des enjeux ni des objectifs au regard de la globalisation des échanges et de la digitalisation de l’économie analyse David Craig, le directeur général de la plate-forme de données et de trading Refinitiv.

Cette enquête révèle donc qu’en dépit d’une réglementation de plus en plus stricte, et de dépenses importantes en matière de mesures préventives, l’impact de la criminalité financière à travers le monde reste énorme.

C’est particulièrement vrai pour les entreprises. D’un côté elles paient un lourd tribut financier en investissant de façon collective des milliards de dollars pour prévenir la criminalité financière, et de l’autre elles continuent de voir des sommes de plus en plus importantes disparaître de leur comptabilité en raison du blanchiment d’argent, de la fraude, du vol et de la corruption. 49 % des entreprises de la région Asie-Pacifique ont ainsi été victimes de crimes financiers au cours des 12 derniers mois.

Une lueur d’espoir réside néanmoins dans la contribution croissante du « machine learning » et de l’intelligence artificielle pour aider les équipes de conformité surchargées à identifier les activités potentiellement suspectes au sein des entreprises.

Lire aussi : 2019 : quelles priorités pour l’audit interne ?

SOURCE

Share
Published by
Jean-Charles Falloux

Recent Posts

  • Anticorruption

Scandale de corruption à l’OTAN : un signal d’alarme pour la gouvernance des marchés de défense européens

Les investigations initiales sur le scandale de corruption NSPA concernaient a minima 7 pays européens,…

4 jours ago
  • Anticorruption

Affaire SURYS : une CJIP historique qui redéfinit la lutte anticorruption internationale

La CJIP Surys pourrait marquer un tournant pour la justice économique française face aux futurs…

4 semaines ago
  • CJIP

La CJIP de SURYS : un intermédiaire estonien pour masquer la corruption d’un agent public ukrainien

Au coeur de l'affaire : un mécanisme de surfacturation assez complexe impliquant 3 acteurs principaux…

1 mois ago
  • Conformité

CSRD et CS3D : ce qui change avec le nouveau paquet Omnibus

Le 12 octobre 2025, la commission juridique du Parlement européen a adopté le texte de…

1 mois ago
  • Risques pays

L’Espagne face au défi de la corruption : la pression européenne s’intensifie

Déjà touchée récemment au plus haut niveau par des affaires de corruption, l'Espagne atteint désormais…

2 mois ago
  • CJIP

La CJIP Exclusive Networks qui illustre les défis de la compliance sur les marchés asiatiques

Ce cas illustre le risque plus élevé de frictions internes issues d'intérêts divergents sur des…

2 mois ago