Hicham Kabbaj, directeur informatique dans une société internationale de marketing en ligne basée à New York, a admis avoir escroqué son employeur durant 4 ans via la création d’une fausse entreprise de services informatiques. Cette dernière aurait émis 52 factures pour des services fictifs. Coût du préjudice pour l’employeur : plus de 6 millions de dollars. Risque pour M. Kabbaj : 20 ans de prison ferme.
A l’époque des faits, M. Kabbaj a occupé différents postes à responsabilité dans le département IT de son entreprise. Cela faisait notamment de lui un décisionnaire autonome concernant les achats de matériels ou de prestations informatiques pour le compte de son employeur.
En 2015, parallèlement à son activité salariée, il a créé « Interactive Systems », une société ayant pour mission d’assurer des prestations de services informatiques pour le compte de tiers. Ce n’était en fait qu’une simple coquille vide.
Au cours des quatre années suivantes, d’août 2015 à mai 2019, Interactive Systems a facturé l’employeur d’Hicham Kabbaj pour la livraison de matériels et de prestations informatiques diverses, dont une solution logicielle de pare-feu et 16 serveurs. 52 factures ont été émises au total selon le procureur Scott McNeil. Durant cette même période, Interactive Systems a également perçu des honoraires récurrents. Tout était bien entendu fictif et les paiements filaient directement des comptes de la société écran dans les poches de M. Kabbaj.
Afin de dissimuler ses actes frauduleux et échapper à tout contrôle minutieux de son employeur, M. Kabbaj omettait systématiquement de mettre des numéros de série sur les factures, ou alors il réutilisait les numéros de série de matériel déjà en circulation dans l’entreprise. Cela le rendait quasiment indétectable.
Le stratagème a été découvert 4 ans plus tard seulement, lorsque l’arnaqueur a rédigé quatre des factures via le logiciel de traitement de texte Microsoft Word. Les métadonnées automatiquement créées par Word et associées à ces quatre factures ont permis d’identifier M. Kabbaj comme l’auteur de ces dernières… Cette erreur de débutant, commise par simple négligence, lui été fatale.
Après avoir plaidé coupable, M. Kabbaj a accepté la confiscation de ses maisons de Palm Beach Gardens, en Floride, et de Hewitt, au New Jersey, en tant que biens supposément acquis grâce à l’argent provenant de cette escroquerie.
Il a également accepté de restituer les 6 051 453 $ à ses anciens employeurs. Il risque néanmoins désormais jusqu’à 20 ans de prison. Dans les faits, il est improbable que la peine soit si lourde. Son sort sera fixé ultérieurement cette année par le juge Richard Berman, président du district fédéral de New-York.
Attention : il n’y a rien d’original ici en fait. M. Kabbaj n’est malheureusement pas le premier, et ne sera pas le dernier, à escroquer son employeur en utilisant ses compétences pour des malversations à des fins personnelles, profitant simplement du niveau de confiance élevé lié à son poste à responsabilité.
Néanmoins, il n’y a pas de fatalité : évaluez régulièrement l’intégrité de vos prestataires, partenaires, fournisseurs. Et si vous pensez que votre entreprise peut être confrontée à ce genre de situation, SKAN1 propose aussi des solutions pour vous aider à identifier et démontrer des opérations frauduleuses. Retrouvez-nous sur SKAN1.fr.
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