Etudes et sondages

Quelle est la probabilité pour une PME d’être victime d’un acte frauduleux en interne ?

Fraude, Corruption et abus de biens sociaux au sein des TPE, PME et ETI

En ce qui concerne les PME et TPE, peu de chefs d’entreprise ont conscience que leurs propres salariés peuvent commettre des actes de fraude, de corruption ou des abus de bien sociaux à l’encontre de leur employeur. Ils ont même la sensation d’être en sécurité par rapport à ces risques car ils connaissent la plupart, voire la totalité, des personnes qui travaillent dans l’entreprise. Et c’est justement parce qu’ils les connaissent bien qu’ils ont confiance. Ils n’imaginent pas que l’un d’eux pourrait commettre des actes qui léseraient l’entreprise.

Pourtant, une simple recherche sur internet sur ces sujets démontre par l’exemple l’ampleur et la diversité des actes frauduleux commis dans ce contexte. Leur impact peut même être dévastateur pour les entreprises qui les subissent.

Ainsi, selon la Chambre de Commerce des États-Unis, le nombre de faillites ayant pour origine un acte de fraude ou d’abus commis par des employés de l’entreprise pourrait atteindre les 30% du total.

En parallèle, le dernier rapport de l’ACFE (*)  » Report to the Nation  » (2018) estime que les entreprises perdent environ 5% de leur chiffre d’affaires annuel en raison de la fraude et des abus commis par les employés. C’est particulièrement vrai pour les entreprises de moins de 150 salariés, dont la vulnérabilité aux actes frauduleux est très élevée.

Plus précisément, un rapport sur la criminalité en col blanc publié en 2016 par la compagnie d’assurance Hiscox (The 2016 Hiscox Embezzlement Study : A report on white collar crime in America) a révélé que plus de 80 % des vols se produisent dans des entreprises de moins de 150 employés, dont la moitié dans des sociétés ayant moins de 25 employés.

Il est intéressant de rappeler ici que dans la majorité de ces cas, la vulnérabilité de ces PME et TPE provient essentiellement de l’inadaptation des contrôles internes, lorsqu’ils existent, et de la naïveté de certains dirigeants face à ce type de situation.

Protéger son entreprise contre la fraude et les abus des employés est donc nécessaire et même vital pour un chef d’entreprise, et tout spécialement dans le cas d’une PME et plus encore d’une TPE. Voici quelques pistes de travail recommandées, à prendre en compte dès à présent si vous êtes dans ce cas et souhaitez vous prémunir :

  • Effectuer une évaluation du risque de fraude pour estimer votre exposition, et faire si possible appel à un cabinet spécialisé pour bénéficier du regard extérieur et des conseils d’un spécialiste expérimenté.
  • Organiser une formation antifraude pour votre personnel au moins une fois par an.
  • Mettre en place un code de conduite et développer une culture d’intégrité.

Sur le même sujet :
Le portrait-robot du fraudeur en entreprise
6 signes que votre organisation pourrait être victime de fraude

(*) ACFE : Association of Certified Fraud Examiners – Etats-Unis

AVERTISSEMENT

Le contenu de cette publication n’est fourni qu’à titre de référence. Il est à jour à la date de publication. Ce contenu ne constitue pas un avis juridique et ne doit pas être considéré comme tel. Vous devriez toujours obtenir des conseils juridiques au sujet de votre situation particulière avant de prendre toute mesure fondée sur la présente publication.

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Jean-Charles Falloux

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